Pages vues le mois dernier

vendredi 2 novembre 2012

Hommage aux Légionnaires ukrainiens de Peynier – 1) Le contexte



Ce vendredi 2 Novembre a lieu à Peynier (13790), au Rocher de la Garenne / Sentier des Volontaires ukrainiens, une cérémonie en hommage aux légionnaires ukrainiens qui, en 1940, s’étaient engagés dans l’Armée française. De quoi s’agit-il ?

De tous temps, l’Ukraine fut l’objet des convoitises de ses voisins proches et d’envahisseurs plus lointains, tartaro-mongols, moscovites, turcs , polonais, autrichiens, allemands, russes et même lituaniens (de 1345 à 1569) !  

A partir des trois partages de la Pologne-Lituanie (1772, 1793 et 1795), la nation ukrainienne est scindée en deux entités distinctes, l’une dépendant de l’empire russe, l’autre de l’empire autrichien. Après la période troublée qui a suivi la Première Guerre mondiale, la révolution bolchevique et une éphémère indépendance (22 Janvier 1918), la partie ex-autrichienne, avec Lviv comme ville principale, est intégrée à la Pologne en 1921, et la partie ex-russe, avec Kyiv comme capitale, est intégrée à l’URSS créée en 1922. L’Ukraine transcarpatique vote son rattachement à la Tchécoslovaquie et la Bucovine le sien à la Roumanie.

Le traité de Versailles faisait obligation à la Pologne de donner une large autonomie à la Galicie peuplée d’Ukrainien, ce qu’elle ne fera jamais. L’Ukraine soviétique connaîtra, elle, un calvaire sous la dictature stalinienne, avec notamment l’Holodomor, génocide par la faim, en 1932 – 1933. 
     
Après l’invasion de la Pologne en Septembre 1939, conformément à l’accord Molotov – Ribbentrop, une République Socialiste Soviétique d’Ukraine sera formée en Août 1940.

Le 15 Septembre 1939, l’Ambassadeur de Pologne en France lance un appel à la mobilisation de tous les ressortissants polonais en France, y compris donc les Ukrainiens possédant un passeport polonais. Ces derniers se retrouvent devant un dilemme : soit refuser leur incorporation dans l’armée polonaise qui occupait leur nation et les traitait en citoyens de seconde zone, soit accepter de la rejoindre en dépit de leur idéal d’indépendance.


En effet, le 4 Janvier 1940, un accord est signé entre le Président du Conseil français, Edouard Daladier, et le général Wladyslaw Sikorski, chef des armées polonaises exilé en France, pour la constitution d’une armée polonaise de 84 000 hommes sous commandement en chef de l’armée française. A noter que, en vertu de cet accord, les engagements des Ukrainiens, qu’ils soient citoyens polonais ou tchécoslovaques, dans la Légion Etrangère sont rejetés.   

Le général Wladyslaw Sikorski

Pourtant, la ténacité des Ukrainiens, et notamment du Bureau de l’Union Nationale Ukrainienne, finira par payer, et ils auront alors le choix de s’engager soit dans l’armée polonaise, soit à la Légion Etrangère. Sur 7 000 dossiers de volontaires, ce sont ainsi 5 000 Ukrainiens aptes au service qui vont rejoindre principalement les 21e, 22e et 23e Régiments de Marche de Volontaires Etrangers (RMVL). Ils vont participer à la Campagne de France dans les Flandres, sous Sedan, sur la Somme (Mai 1940) et jusque sur la Saône (Juin 1940), laissant sur les champs de bataille des centaines de tués. On assistera même au paradoxe que la dernière résistance « pour l’honneur de l’Armée française » dans la région de Lyon, le 19 Juin 1940, ait été l’œuvre des Légionnaires ukrainiens d’un Bataillon de marche formé à Sathonay et des Tirailleurs du 25e Régiment de Tirailleurs Sénégalais, au sein d’un groupement aux ordres du Général de Mesmay. (Rappel : le Maréchal Pétain a demandé un armistice aux Allemands le 17 Juin).

Le 19 Juin 1940 à 16H10, les Allemands entrent dans la Préfecture de Lyon. Toute résistance devient inutile et les légionnaires survivants se replient sur Grenoble afin d’échapper à la capture et éventuellement rejoindre une autre zone de défense.

A suivre……   


5 commentaires:

  1. Merci. J'espère mettre en ligne la deuxième partie demain.

    RépondreSupprimer
  2. M. Gilles,

    est-ce que vous pouvez me recommander de la littérature su ces évènements?
    Je suis á le recherche d'n médecin polonais qui, je crois, faisait part de la Légion en 1940.
    Avez vous des expériences avec des archives de la Légion?

    Cordialement de l'Autriche

    RépondreSupprimer
  3. Cher Monsieur Franz Schöpf,

    Je ne suis hélas pas en mesure de réponde à votre question.

    Mais je peux vous recommander de vous adresser à Madame Annick Bilobran, Présidente de l'Association des Descendants des Volontaires Ukrainiens de la Légion Etrangère (ADVULE) qui saura peut-être vous aider ou, au moins, vous orienter. annickbilobran.advule@gmail.com

    Cordialement

    RépondreSupprimer