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dimanche 20 mai 2018

Le « Kalevipoeg » au Musée d'Orsay




Depuis le 10 avril et jusqu'au 15 juillet, se tient su Musée d'Orsay une exposition dénommée « Âmes sauvages. Le symbolisme dans les pays baltes ». Célébrant le centenaire de l'indépendance de l'Estonie et de la Lettonie, et du retour à l'indépendance de la Lituanie, cette exposition invite le visiteur à découvrir le symbolisme balte, des années 1890 aux années 1920-1930.

En marge de l'exposition se tiennent des visites-conférences (y compris en langue des signes!), des concerts, des projections cinématographiques, une initiation linguistique et même un « bal électro-balte ! Je voudrais mettre l'accent sur les visites-conférences des jeudis 24 et 31 mai (à 14H30, durée 1H30) qui ont pour thème « Kalevipoeg ou l'Epopée nationale estonienne ». Guidée par un conférencier du musée, la visite se fera en compagnie d'Antoine Chalvin, traducteur de l'épopée (à la NRF, collection L'aube des peuples, 2004) et spécialiste de la culture estonienne.

Mais qu'est-ce que le « Kalevipoeg » ?

Kalevipoeg est l'épopée nationale estonienne qui, en 20 chants, relate les aventures de Kalev, de son épouse Linda (une jeune orpheline issue d'un œuf de tétra!) et de leur fils Kalevipoeg, doté d'une force surhumaine. Dès deuxième chant, Linda perd son époux Kalev, et lui érige une sépulture qui forme la colline de Toompea à Tallinn. Inconsolable, ses larmes vont former le lac Ülemiste. Kalevipoeg va, lui, vivre une vie chargée d'exploits, Il mourra, victime d'une malédiction, mais il sera ressuscité par les dieux et sera chargé de veiller aux portes de l'Enfer pour empêcher le diable d'en sortir.

Kalevipoeg et Sorts luttant, d'Aleksander Mühlber 

Inspiré par le succès du Kalevala finnois, c'est Friedrich Faehlmann (1798-1850) qui commence à compiler des récits populaires estoniens, en allemand. Inachevé à sa mort, le projet est poursuivi en estonien par Friedrich Reinhold Kreutzwald  (1803-1882). Surnommé le Père du chant, Kreutzwald est le premier écrivain majeur de la littérature estonienne et il contribua largement au réveil national (Ärkamisaeg en estonien) de l'Estonie . La première version de 1853 (13 817 vers) n'a pu être diffusée pour cause de censure. Car « Kalevipoeg » est le symbole culturel et historique de l'unité nationale des Estoniens en quête d'émancipation face à l'élite germanophone et à la domination russe. Une seconde version (19 087 vers) mise à jour et rallongée sera diffusée par parties de 1857 à 1861  en format bilingue estonien-allemand. La troisième version (19 023 vers) paraît sous forme de livre imprimé en Finlande en 1862.


La première traduction française intégrale n'a été publiée qu'en 2004 chez  Gallimard et a donc été réalisée par Antoine Chalvin, qui sera donc l'accompagnateur des visites du Musée d'Orsay les 24 et 31 mai 2018.



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