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jeudi 5 mai 2016

Napoléon et la Lituanie


Le 5 mai 1821, l’Empereur Napoléon 1er mourait à l’âge de 51 ans, sur l’île de Sainte-Hélène, prisonnier des Anglais de sir Hudson Lowe. C’est un prétexte pour revenir brièvement sur les passages de Napoléon dans ce qui était, quelques années auparavant, le Grand duché de Lituanie.

Napoléon 1er est venu dans la région dès 1807 à l’occasion de la signature des traités de Tilsit. Après l’écrasante défaite des troupes russes du Général Bennigsen le 14 juin 1807 à Friedland (aujourd’hui Pravdinsk), les Français attinrent le Niémen le 19 juin 1807. Ce sont les généraux russes qui supplient le Tsar de solliciter un armistice.

Le 25 juin 1807, entre 13H et 14H30, le Tsar de toutes les Russies et l’Empereur des Français vont se rencontrer au milieu du Niémen sur un radeau de luxe construit par le Général comte Lariboisière. Alexandre 1er aurait dit à Napoléon « Je hais autant les Anglais que vous », ce à quoi l’Empereur aurait répondu « En ce cas, la paix est faite » !  


Le premier traité de Tilsit est signé en secret le 7 juillet 1807 entre les deux empereurs. Il associe la Russie au blocus continental, mais lui laisse les mains libres pour s’emparer de la Finlande et démembrer l’Empire ottoman. Le second traité, celui-ci public, est signé le 9 juillet 1807 avec la Prusse et consacre le démembrement de celle-ci. Il est notamment créé le Duché de Varsovie à partir de terres polonaises et lituaniennes (Užnemunė). Les traités de Tilsit ressemblent à un partage de l’Europe. Mais l’accord est mal accueilli à Saint-Pétersbourg, car on subodore que l’application du blocus continental va ruiner l’économie russe. 

Napoléon 1er reviendra en 1812. Accusant le Tsar Alexandre 1er de ne pas respecter l’accord de Tilsit, il décide d’attaquer la Russie. Il faut dire qu’au début 1812, Napoléon est au faîte de sa gloire, gouvernant directement un tiers de l’Europe, de Hambourg à Barcelone, d’Amsterdam à Dubrovnik.

La Grande Armée commence à franchir le Niémen dans la nuit du 23 au 24 juin 1812. Le 24 Juin, Napoléon s’installe dans Kaunas au couvent de la Sainte-Croix, qu’il quittera le 27 juin à 4 heures du matin par celle qui est encore aujourd’hui la Prancūzų gatvė, la rue des Français, passe la nuit dans un château 4 km à l’ouest de Vievis et arrive le 28 juin midi devant Vilnius, prise le matin par Murat et entre dans la ville par la Porte de l’Aurore.

Napoléon 1er a personnellement séjourné du 28 Juin au 16 Juillet 1812 dans le palais épiscopal de Vilnius, devenu en 1795 le palais du gouverneur russe et qui, après transformations au cours du XIXe siècle, deviendra l’actuel palais présidentiel. Au cours de ce séjour de 19 jours, que certains trouveront trop long (mais facile à dire après……), l’Empereur a mis en place la structure administrative du Grand-duché de Lituanie, mais surtout a fait de Vilnius un point essentiel de ses opérations futures. Napoléon avait notamment besoin de temps pour se réapprovisionner et pour réorganiser les territoires occupés.

Pendant cette période dite française, la vie publique fut intense. Il y eut des spectacles, des soirées dansantes, des loteries, mais aussi des fêtes pour célébrer des événements divers. Le 14 Juillet, le général comte Liudvikas Mykolas Pacas donna un bal dans son palais du 7 rue Didžioji (où il hébergeait le Prince Murat), au cours duquel Napoléon fit une apparition. Le 15 Août 1812, date anniversaire de la naissance de l’Empereur (en 1769), le Maire de Vilnius, Mykolas Römeris (1778 – 1853) fait rebaptiser la place devant le palais épiscopal en Place Napoléon.



Le retour sera plus rapide. L’Empereur quitte l’armée le 5 décembre à Smorgoni, avant de rejoindre Paris au plus vite car le Général Mallet y conspire. Le 6 décembre au petit matin, il rencontre Maret, Ministre des Affaires Etrangères, à Medininkai, atteint Vilnius à 10H15 sans y entrer, puis Kaunas le 7 décembre à 5H du matin, talonné par les cosaques. Il sera à Paris le 18 décembre à 23H45.



Pendant ce temps-là, jusqu’au 10 décembre, ce ne sera que panique et chaos à Vilnius, et le dernier à « fermer la porte » à Kaunas, le 14 décembre soir, sera le Maréchal Ney (ci-dessous) avec 30 soldats !








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