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lundi 30 juin 2014

L’attentat de Sarajevo du 28 Juin 1914


Le 28 juin 1914, l’assassinat à Sarajevo de l’archiduc François-Ferdinand de Habsbourg-Este, héritier du trône de l’Empire austro-hongrois, et de son épouse morganatique, Sophie Chotek de Chotkowa et Wognin, duchesse de Hohenberg, est considéré comme l’élément déclencheur de la Première Guerre mondiale.

Quel était le contexte de l’époque ? Que s’est-il passé à Sarajevo ce 28 juin 1914 ? Comment en est-on arrivé au déclenchement de la Première Guerre mondiale un mois plus tard ? Telles sont les questions que l’on peut légitimement se poser.

C’est dans la deuxième partie du XVe siècle que les Turcs s’emparent du territoire actuel de la Bosnie-Herzégovine. Les gouverneurs ottomans appliquent une politique très dure, ce qui entraîne un soulèvement massif des populations, secondées par des volontaires venus de Serbie et du Monténégro, entre 1875 et 1878. Le Congrès de Berlin (13 juin - 13 juillet 1878) restaure la paix. La Serbie et le Monténégro se voient conférer leur pleine indépendance, alors que la Bosnie-Herzégovine est administrée par l’Empire austro-hongrois.

En 1903, un coup d’Etat en Serbie, dirigé contre le roi autoritaire Alexandre 1er de Serbie, porte sur le trône Petar Karađorđević (Saint-Cyrien, engagé comme Sous-lieutenant à la Légion Etrangère en 1870), roi sous le nom de Pierre 1er. Il est partisan de l’expansionnisme serbe et d’une politique pro-russe.

En 1908, l’Autriche-Hongrie, soutenue par l’empire allemand, annexe la Bosnie-Herzégovine malgré l’opposition de la Russie et de la France.

L'arrivée de François-Ferdinand à Sarajevo

Depuis le 25 Juin 1914, l’archiduc François-Ferdinand et son épouse sont en Bosnie-Herzégovine pour assister à des manœuvres militaires. Ils passent la nuit du 27 au 28 juin à Ilidza et prennent à 9H25 le train pour Sarajevo, où ils sont attendus pour plusieurs réceptions.

Vers 10H10, l’archiduc et son épouse montent dans une voiture décapotable pour se rendre à l’hôtel de ville de Sarajevo (devenu depuis la bibliothèque nationale / Vijećnica, bombardée par les Serbes en 1992). En dépit de menaces d’attentats, le cortège roule sans protection renforcée. Car Sophie Chotek, duchesse de Hohenberg, n’étant pas membre de la famille impériale, elle ne pouvait pas recevoir les honneurs militaires. Aussi, le grand-maître de la Cour avait ordonné le retrait des troupes (40 000 hommes) de Sarajevo.

Nedeljko Čabrinović
Vers 10H15, sur le quai Appel, près du pont Cumurija, Nedeljko Čabrinović, un des sept membres du groupe révolutionnaire Jeune Bosnie (Млада Босна / Mlada Bosna), organisation révolutionnaire formée de jeunes nationalistes « yougoslaves » (militant pour l’unification des Slaves du sud), jette une bombe en direction en direction du véhicule de l’archiduc. Selon la légende, ce dernier repousse l’engin de la main avant qu’il n’explose sous la voiture suivante.

Malgré cette première tentative d’attentat, le cortège poursuit sa route. Arrivés à l’Hôtel de Ville, François-Ferdinand et Sophie sont reçus par le maire de Sarajevo (Vijecnica). Vers 10h45, le couple quitte les lieux. François-Ferdinand et Sophie devaient se séparer à ce moment-là, mais ils décident finalement de se rendre ensemble au chevet des victimes de l’explosion survenue plus tôt.

Sortie du couple princier de la Vijecnica

Contrairement au trajet initialement prévu, le cortège de voitures n’est pas censé traverser le centre-ville et doit filer le long du quai Appel. Mais le chauffeur n’a pas été mis au courant et tourne à droite. Le général Potiorek, gouverneur de la région, également dans la voiture, se rend compte de l’erreur du chauffeur et lui demande de faire marche arrière. 

Gavrilo Princip

À quelques mètres de là, près du pont Latin (Latinska ćuprija), Gavrilo Princip, un jeune étudiant serbe de Bosnie, profite de cette confusion pour sortir son revolver. En poste depuis le début de la journée, il a eu tout le temps de réfléchir à son acte. En quelques secondes, il tire deux balles en direction de la voiture. La première touche la duchesse à l’abdomen et la seconde son mari au cou. Tous deux furent conduits à la résidence du gouverneur, où ils moururent de leurs blessures quinze minutes plus tard.

(A suivre : les conséquences et la montée vers la guerre)





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