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samedi 30 novembre 2013

Les conséquences du sommet du Partenariat Oriental à Vilnius


Ces 28 et 29 Novembre 2013 a eu lieu à Vilnius le troisième sommet du Partenariat Oriental, réunissant les Chefs d’Etat ou de Gouvernement des 28 Etats membres de l’Union Européenne et les représentants des 6 Etats du Partenariat Oriental (Arménie, Azerbaïdjan, Bélarus, Géorgie, Moldavie, Ukraine).


La presse a largement commenté le refus au dernier moment de l’Ukraine de signer l’accord commercial final d’association avec l’Union Européenne. Ce devait être la mesure phare emblématique. Mais d’autres accords ont été, eux, signés :
      # Accord sur la facilitation du régime de visas avec l’Azerbaïdjan ;
      # Accord cadre avec la Géorgie sur sa participation aux opérations UE de gestion des crises ;
      # Initialisation d’Accords d’Association avec la Géorgie et la Moldavie ;
      # Accord avec l’Ukraine sur l’aviation civile.


D’ores et déjà, la Géorgie et la Moldavie s’attendent à des représailles de la part de la Russie, celle-ci ayant déjà bloqué certaines de leurs exportations.

Mais le point de friction principal est l’Ukraine. Depuis l’annonce par le Président ukrainien Viktor Ianoukovytch qu’il avait de facto cédé devant la Russie, le peuple ukrainien est dans la rue. Certains parlaient déjà de nouvelle Révolution Orange. Mais, ce matin à 04H locale, la police anti émeutes ukrainienne est intervenue brutalement, ce qu’elle n’avait pas fait en 2004. Le régime de Ianoukovytch est désormais comparable à celui de Loukachenka !  




Enfin, peut-être que le psychodrame de Vilnius, et ce qui l’a précédé, permettra aux leaders européens de se rendre compte de la vraie nature du régime ukrainien et surtout de celle du régime russe qui ne connaît que la coercition.


  



jeudi 28 novembre 2013

Démission surprise du Premier Ministre letton


Hier 27 Novembre 2013, le Premier Ministre letton, M. Valdis Dombrovskis, a annoncé sa démission lors d’une déclaration télévisée prononcée à 16H locales. Il a déclaré assumer la responsabilité politique et morale de la tragédie du supermarché « Maxima » qui a endeuillé le pays le 21 Novembre, tragédie qui a fait 54 morts.

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I'm resigning from PM duties, taking full responsibility for Zolitūde tragedy. I wish to thank everyone for the support during crisis!
Valdis Dombrovskis était Premier Ministre depuis le 12 Mars 2009. Il avait été nommé par le Président Zatlers du fait de ses compétences en questions financières et en relations internationales et avait été chargé de lutter contre les effets de la crise économique qui avait entraîné la chute de son prédécesseur, Ivars Godmanis.

Malgré un plan d’austérité draconien, la coalition de centre-droit au pouvoir est reconduite avec 59 % des suffrages aux législatives du 2 Octobre 2010, avec notamment 30 % pour la coalition « Unité » (Vienotība) de Valdis Dombrovskis qui garde son poste de Premier Ministre. 

Des élections anticipées le 17 Septembre 2011 (provoquées par un référendum initié par le Président Zatlers sur la dissolution de la Saeima) ne donnent que la troisième place à Vienotība, mais le Centre de l’Harmonie (Saskaņas Centrs) russophone étant écarté, une coalition est formée entre Vienotība, le Parti Réformateur de Zatlers (Zatlers Reformu partija  - ZRP) et l’Alliance Nationale (Nacionālā Apvienība). Valdis Dombrovskis est reconduit comme Premier Ministre pour la troisième fois.

Ce 27 Novembre 2013, le premier Ministre a offert sa démission au Président Andris Bērziņš qui l’a acceptée. Ou plutôt, il semblerait qu’il ait été forcé de démissionner par le Président qui avait auparavant qualifié la tragédie du « Maxima » de meurtre. Pour l’instant, il n’est pas clair de savoir si celui-ci souhaite des élections anticipées ou si une nouvelle coalition sera formée avec les membres du Parlement actuel. Avec son arrogance habituelle, le Maire de Riga, Nils Ushakovs, a exclu, lui, de démissionner.

La démission de Valdis Dombrovskis intervient à 34 jours de l’adoption de l’Euro par la Lettonie et à 11 mois des législatives (Octobre 2014). Quelle que soit la solution immédiate décidée par le Président, Valdis Dombrovskis a exclu de conduire le prochain gouvernement. Il est aujourd’hui impossible de dire qui fera alliance avec qui, le jeu normal démocratique pouvant en outre être pollué par la Russie et son allié local le Centre de l’Harmonie. Si la Lettonie tombe dans l’instabilité sociale et économique, le Président Andris Bērziņš en portera la responsabilité.  







lundi 25 novembre 2013

Après un week-end particulier……


Ce matin, à 10H locale (9H heure de Paris) la Lettonie s’est arrêtée pendant 3 minutes pour rendre hommage aux victimes de l’effondrement du toit du supermarché « Maxima » à Riga / Zolitūde de jeudi 21 Novembre dernier. Le dernier bilan fait état de 54 morts, dont 3 pompiers, mais 7 personnes sont encore portées disparues.

Trois hypothèses peuvent expliquer la cause de cet effondrement : une mauvaise conception, une faute dans la construction, le surpoids entraîné par l’installation d’un jardin sur le toit. Ce ne sont en tout état de cause que des hypothèses,  dans la mesure où il reste 80 m2 du site à déblayer et où il n’est pas encore totalement sécurisé. L’heure doit être encore au recueillement, la Lettonie ayant décidé trois jours de deuil national.


A l’occasion du (non) traitement de cette tragédie par les médias français, Céline Bayou, une spécialiste reconnue de la Lettonie, rappelle opportunément la théorie du mort-kilomètre. Un blessé dans le hall de « Libé » intéresse manifestement plus que 54 morts à l’autre bout de l’Europe.   

Je n’ai pas vu qu’un livre de condoléances ait été ouvert à l’Ambassade de Lettonie à Paris, au contraire de la plupart des Ambassades dans les autres capitales européennes et nord-américaines. 

L’autre événement concernant l’est de l’Europe a été la « suspension » de l’accord d’association avec l’UE par la Rada (Parlement) ukrainienne. Des manifestations pour réclamer une Ukraine européenne ont eu lieu et ont encore lieu dans les principales villes ukrainiennes, mais aussi dans les principales capitales européennes. Les policiers ukrainiens ont manifestement reçu des consignes de fermeté.  

Tout un symbole : la police protégeant le monument à Lénine à Kyiv

Va-t-on vers une nouvelle révolution orange ? Il est trop tôt pour le dire. Mais, d’après Euronews, 45 % de la population ukrainienne est favorable à un rapprochement avec l’Europe, alors que seulement 15 % est contre. L’Ukraine, ou plutôt le Président Ianoukovytch, s’est manifestement fait imposer son choix lors d’une réunion impromptue et dont la teneur est restée secrète avec son homologue russe, Vladimir Poutine. Dans une conversation téléphonique avec le Président lituanien, Dalia Grybauskaitė, le Président Viktor Ianoukovytch a explicitement admis qu’il avait été l’objet de chantage de la part de la Russie.



Le fait que l’Ukraine ne signe pas l’Accord d’Association avec l’UE, lors du sommet du Partenariat oriental à Vilnius les 28 et 29 Novembre prochains, ne doit pas faire oublier que la Géorgie et la Moldavie vont y initier le leur. Car, n’en déplaise aux europhobes et autres eurosceptiques, l’Union Européenne garde un pouvoir d’attraction largement supérieur à celui de la Russie crypto-soviétique.

Des tentes, tout comme lors de la révolution orange

Ces événements ont quelque peu occulté les cérémonies commémorant le 80e anniversaire de l’Holodomor, l’extermination par la faim, en 1932 – 1933 d’environ 7 millions de personnes, principalement ukrainiennes, du fait de la volonté du pouvoir communiste soviétique.      

Monument commémorant l'Holodomor à Kyiv

Dernière minute :

Suite à la tragédie dans le centre commercial "Maxima" à Riga le jeudi dernier (21.11.13) qui a causé la mort de plus de 50 personnes, Le Livre de Condoléances est ouvert à l'Ambassade de Lettonie en France le lundi 25 novembre de 15h30 à 17h30 et le mardi 26 novembre de 10h00 à 12h00 et de 15h00 à 17h00.
adresse: 6 villa Said, 75116 Paris

samedi 23 novembre 2013

Hommage aux victimes de la tragédie du « Maxima » de Riga


Ce jeudi 21 Novembre, à une heure de grande affluence (18H locale, 17H heure de Paris), le toit du supermarché « Maxima » du quartier Zolitūde de Rīga (à proximité de l’aéroport) s’est effondré. Au moment où j’écris ces lignes (samedi 23 Novembre matin), le bilan fait état de 52 personnes décédées, mais il n’est malheureusement sans doute pas définitif car 300 m2 restent encore à explorer par les sauveteurs. 40 personnes sont hospitalisées, dont 11 pompiers. 

Pour l’instant, l’heure est au recueillement. La Lettonie observera 3 jours de deuil national les 23, 24 et 25 Novembre, pendant lesquels les drapeaux seront mis en berne. Lundi 25 Novembre, une minute de silence sera respectée dans toute la Lettonie à 10H heure locale (9H heure de Paris). La Lituanie voisine observera elle aussi un jour de deuil national dimanche. Par ailleurs, plusieurs décisions concernant des aides financières ont déjà été prises.

C’est le drame le plus important subit par la Lettonie depuis son retour à l’indépendance. C’est le second drame important des Etats baltes, après le naufrage du ferry « Estonia » qui, le 28 Septembre 1994, avait fait 852 victimes.

Certains Consulats et Ambassades de Lettonie ont ouvert des registres de condoléance. J’informerai si l’Ambassade de Lettonie à Paris prend une telle initiative.











vendredi 22 novembre 2013

L’Ukraine a tourné le dos à l’Europe


Depuis des mois, on se demandait de quel côté l’Ukraine allait tomber : est ou ouest, Russie ou Union Européenne ?

Ce jeudi 21 Novembre 2013, l’Ukraine a choisi de tourner le dos à l’Europe. La Rada (Parlement), ou plutôt le « Parti des Régions » du Président Ianoukovytch qui y est majoritaire, a rejeté le matin les six propositions de loi qui auraient permis à l’ancien Premier Ministre Ioulia Tymochenko d’aller se faire soigner en Allemagne. Cette libération était la condition sine qua none pour que l’Union Européenne signe avec l’Ukraine un Accord d’Association économique.

Se retranchant derrière la décision de la Rada, le Président Ianoukovytch a signé dès le début de l’après-midi un décret mettant fin à toute négociation avec l’UE. Certains n’hésitent pas à accuser Ianoukovytch d’avoir joué un double jeu, disant une chose à l’UE, mais donnant des ordres en sous-main au Parti des Régions pour bloquer le processus législatif.

Il est en tout état de cause notoire que les menaces, notamment économiques, de la Russie sur une Ukraine à l’économie en récession ont été déterminantes. Il faut d’ailleurs s’attendre à ce que l’Ukraine engage désormais des négociations pour rejoindre l’Union douanière dirigée par la Russie, regroupant déjà Bélarus, Kazakhstan et bientôt Arménie.


L’Accord d’Association ne sera donc pas signé à Vilnius les 28 et 29 Novembre prochains. En raison des élections au Parlement européen de Mai 2014 et des élections présidentielles ukrainiennes en Mars 2015, il est même douteux qu’il soit de nouveau à l’ordre du jour du prochain sommet du Partenariat oriental à Riga, en 2015.

C’est une déception pour l’Union Européenne et en particulier pour la Lituanie, Présidente en exercice du Conseil de l’UE, qui avait fait de la signature de cet accord le point fort de sa Présidence. C’est aussi une déception pour une majorité d’Ukrainiens (50 % se disaient favorables à un traité avec l’UE, 48 % étaient contre), dont certains sont descendus hier soir dans la rue.

Maidan Nezalejnosti (Place de l'indépendance) hier soir


A terme, cette décision risque, en plus, de menacer l’existence du Partenariat oriental lui-même. Privé de l’Ukraine et de l’Arménie, avec un Bélarus au ban des nations occidentales, la Géorgie et la Moldavie, qui doivent initier leur propre Accord d’Association à Vilnius, étant potentiellement menacées par la Russie qui dispose de troupes sur leur territoire, on ne voit pas à quoi pourrait servir ce qui risque d’être désormais une coquille vide.

L’Ukraine, dont l’histoire a été étroitement mêlée pendant des siècles à celle de l’Autriche, de la Lituanie et de la Pologne, méritait sans doute mieux que ce psychodrame où j’ai bien l’impression que le sort de Mme Tymochenko n’a été qu’un trompe l’œil !      

Les négociateurs de l'UE, Aleksander Kwasniewski (à gauche) et Pat Cox




jeudi 21 novembre 2013

21 Novembre 1806 : décret de Berlin instituant le blocus continental


Le 12 Juillet 1806, conséquence de la victoire d’Austerlitz, est signé le traité de la Confédération du Rhin par lequel 16 Etats quittent le Saint Empire romain germanique dont le « protecteur » est l’Empereur Napoléon 1er. La Prusse n’acceptant pas que la domination française s’étende jusqu’à ses portes, le Roi Frédéric-Guillaume III, poussé par l’Angleterre, mobilise pour faire la guerre à la France.

La Confédération du Rhin

L’armée française, forte au départ de 160 000 hommes, passe le Rhin en Septembre 1806. La première victoire a lieu à Saalfeld le 10 Octobre 1806 et est à mettre à l’actif du 5e Corps du  Maréchal Lannes. Suivent le 14 Octobre 1806 les victoires d’Iéna (Napoléon) et Auerstaedt (3e Corps du Maréchal Davout). L’armée prussienne, forte de 250 000 hommes est bousculée et Napoléon 1er entre à Berlin le 27 Octobre 1806. Il n’aura fallu que 19 jours entre le déclenchement de l’attaque et la prise de la capitale prussienne.  


Entrée de Napoléon 1er à Berlin 

Napoléon restera un mois à Berlin. C’est le 21 Novembre 1806 qu’il y signe le décret de Berlin qui instaure le blocus continental dirigé contre l’Angleterre.

Depuis longtemps, l’Empereur cherchait à neutraliser l’Angleterre qui finançait les coalitions contre lui. La défaite navale de Trafalgar (21 Octobre 1805) avait mis un terme à toute idée d’attaquer l’île. L’effondrement de la Prusse permettant à la France d’être maîtresse des ports allemands de la Mer du Nord, le moment était bien choisi pour soumettre l’Angleterre à un blocus qui était censé ruiner son commerce et son industrie.

Le décret stipulait que tout commerce avec le Royaume-Uni était totalement interdit, que toute marchandise britannique se trouvant sur le continent serait saisie, que le courrier de et pour le Royaume-Uni serait détruit, que tout Britannique se trouvant dans l’Empire serait fait prisonnier de guerre et que tout navire ayant mouillé dans un port britannique serait considéré comme « de bonne prise ».

Etats appliquant le blocus continental.

Les Anglais ripostèrent en exigeant que les bateaux neutres puissent venir dans leurs ports pour acquitter des droits de douane. A son tour, Napoléon, par le décret de Milan (17 Décembre 1807), décida que tout bâtiment ayant payé un droit aux Anglais serait considéré comme ennemi et réputé également « de bonne prise ».

Dans les années qui suivirent, les efforts de la politique étrangère française portèrent sur l’extension du blocus à l’ensemble de l’Europe, que ce soit par des traités (notamment Tilsit en Juillet 1807 avec la Russie et la Prusse, mais aussi avec la Suède le 6 Janvier 1810) ou par les invasions militaires.

Mais le blocus ne fut jamais étanche: il y avait trop de côtes à surveiller et l'on ne pouvait empêcher totalement la contrebande. Certaines denrées coloniales disparurent du marché et il fallut rechercher des produits de remplacement ; ainsi, on cultiva le tabac en France, la chicorée et la betterave sucrière.

C’est parce qu’il estimait que la Russie ne respectait pas le blocus continental (elle renonça à l’appliquer à partir du 13 Décembre 1810) que Napoléon décida d’envahir celle-ci en 1812. 

Rencontre de Napoléon 1er et d'Alexandre 1er sur le Niémen à Tilsit


mardi 19 novembre 2013

Insupportable !


Pour celui qui l’a découverte, ce pourrait être la bourde de la saison, voire de l’année !  Mais, à force de voire de telles bourbes, et surtout aux endroits où parfois on les trouve, ça devient vraiment insupportable !
De quoi s’agit-il ?

Hier, si vous avez lu ce blog, vous savez que c’était la Fête Nationale lettone. A cette occasion, le self du Secrétariat Général du Parlement Européen, à Luxembourg-ville, avait décidé de proposer des repas à connotation lettone. Excellente idée ! Voici donc le menu qui a été proposé :



Je vois d’ici mes lecteurs lettons et lituaniens s’insurger ! Et ils ont raison. Car le menu de la journée lettone était en fait lituanien et, en tout état de cause, écrit en Lituanien ! Un exemple flagrant : la Suvalkija dont il est question pour un des plats est une des 5 régions ethnographiques de la Lituanie, au sud.

Imaginerait-on, pour une journée française, un menu des plats italiens, dont un qui serait nommé paupiettes à la napolitaine ? Non, bien sûr. Alors pourquoi faire subir de telles avanies à de « petits » pays, surtout dans un des hauts lieux de l’Union Européenne ? C’est à mon sens du même niveau que mettre le drapeau lituanien à l’envers à l’Elysée ou illustrer un article sur la Lettonie d’une carte de l’Estonie ! C'est du mépris !!

Ce n’est pas la peine de faire des colloques, des symposiums, des séminaires, etc…… si on en est encore là au sein même du Parlement !  

(Merci à Linas qui m’a signalé cette bourde. Merci à Corinne de m'avaoir fourni le titre)

Le siège du Secrétariat Général du Parlement Européen à Luxembourg





lundi 18 novembre 2013

Daudz Laimes Latvija !


Aujourd’hui, la Lettonie fête le 95ème anniversaire de sa déclaration d’indépendance, le 18 Novembre 1918.

Au début de la Première Guerre mondiale, les Lettons avaient pris délibérément fait et cause pour l’Empire russe, espérant, grâce à la victoire de celui-ci, se débarrasser des barons baltes et de l’emprise germanique qu’ils enduraient depuis le XIIIe siècle ! Le 23 Juillet 1915, alors que les forces russes étaient en difficulté, les troupes allemandes occupant la Courlande et progressant vers Riga, un oukase du Tsar Nicolas II permettait la création des Régiments de tirailleurs lettons, premières unités autorisées à se battre sous le drapeau de la Lettonie.

Mais la révolution russe d’Octobre (Novembre 1917) et l’effondrement militaire de la Russie vint changer la donne. L’Allemagne impose sa domination militaire sur les Etats baltes. Une partie des unités de tirailleurs lettons deviennent le fer de lance de l’Armée rouge, nouvellement créée. Par l’armistice du 11 Novembre 1918, les troupes allemandes vaincues sont tenues de ne pas quitter leurs positions sur le front oriental, afin de contrer une éventuelle offensive bolchevique. L’armistice ne signifie pour autant pas l’arrêt des combats sur le front de l’est.

Il est en effet nécessaire de souligner la multiplicité des forces en présence sur le territoire letton à cette époque, ce qui explique que la situation y soit des plus confuses :

# Les bolcheviques, qui prétendaient parler au nom du peuple letton ;
# L’armée nationale lettone, partagée en deux, une partie dans la région de Libau/Liepaja, à côté plus qu’avec les Allemands, et l’autre partie dans le nord de la Lettonie avec les Estoniens ;
# La Baltische Landeswehr, constituée de germano-baltes favorables au Pasteur Needra ;
# Le bataillon de Russes blancs du Prince Anatoly Pavlovitch von Lieven (d’origine livonienne) ;
# L’armée régulière allemande commandée par le Général von der Goltz.

La République de Lettonie proclamera donc son indépendance le 18 Novembre 1918 à 16H, au Théâtre National de Riga (ci-dessous), mais, en dépit de la présence des troupes allemandes, elle sera presque totalement occupée par l’Armée rouge à la fin Janvier 1919.


En dépit d’une politique française relativement floue, accordant la priorité de son soutien à la Pologne et traînant quelque peu les pieds pour reconnaître l’indépendance des Etats baltes, des Officiers français vont toutefois avoir une action réellement déterminante lors de la guerre d’indépendance lettone.    
Il s’agit du Lieutenant-colonel du Parquet, chef de la Mission Militaire Française en Lettonie (Mai 1919 – Juillet 1920), du Capitaine de Vaisseau Brisson, commandant la flotte alliée devant Riga en Octobre 1919, du Général Niessel, Président de la Commission interalliée des Pays Baltiques, grâce à qui les Allemands évacueront les Pays baltes (Novembre – Décembre 1919), sans oublier le Général Janin qui, depuis la Sibérie, organisera le retour dans leur pays des tirailleurs lettons « blancs » (Juin 1920). Ils feront l’objet de posts ultérieurs.

Après bien des réticences, liées au désir de voir renaître une Russie forte et aux doutes quant à la viabilité d’un Etat letton, les puissances alliées ne reconnaîtront de jure l’indépendance de la Lettonie que le 26 Janvier 1921. La candidature de la Lettonie à la Société des Nations sera rejetée une première fois le 16 décembre 1920 et il faudra attendre le 22 Septembre 1921 pour qu’elle puisse y adhérer, en même temps que l’Estonie et la Lituanie.


Bonne Fête Nationale à la Lettonie et aux Lettons ! 


dimanche 17 novembre 2013

Au Bélarus, boire ou conduire, il faut vraiment choisir !


"Papiers s'iou plait !" 

A la fin du mois d’Octobre, le Bélarus a introduit une nouvelle loi selon laquelle le véhicule d’un conducteur en état d’ivresse serait saisi et vendu s’il s’agissait de la deuxième infraction de ce type en un an. En cas d’infraction, le conducteur risque d’avoir son permis de conduire suspendu pendant 3 ans, de devoir payer une amende de près de 1 400 US$ ( = 1 000 €) et de devoir effectuer 1 an et demi de travaux d’intérêt général. Si, en plus, le conducteur fautif provoque un accident mortel, la sanction sera de 10 ans de prison.

Point de détail qui a son importance : la loi s’applique aux conducteurs étrangers !

Ca derrière vous, c'est mauvais signe ......


Un conducteur de 28 ans, « pris par la patrouille » pour la deuxième fois en deux mois, à inauguré cette nouvelle loi destinée à combattre la conduite en état d’ébriété. Le prix de la voiture qu’il conduisait va être estimé et celle-ci sera alors vendue. Si le conducteur veut garder sa voiture, il devra la racheter. Pour l’anecdote, dans ce cas présent, la voiture n’appartenait pas au conducteur ivre, mais la justice a statué que ça ne changeait rien à la procédure !


D’après le Ministère de l’intérieur bélarusse, depuis la mise en application de la loi, ce sont 117 conducteurs qui vont devoir faire face aux mêmes désagréments.

Pour connaître la police locale, même s’il s’agit de celle des frontières et non pas de la circulation, je peux témoigner que ni le sens de l’humour, ni la mansuétude ne sont manifestement au programme de leur formation. En conséquence, si vous êtes amené à conduire au Bélarus, souvenez-vous que le taux d’alcoolémie autorisée au volant est de …… zéro. Et ne prêtez pas votre voiture à n’importe qui !  

Près de Moguilev. Est-ce un test ? 



vendredi 15 novembre 2013

Festival des Lumières « Staro Rīga 2013 »


Du 15 au 18 Novembre 2013 a lieu à Rīga le désormais traditionnel Festival des Lumières « Staro Rīga », qui en est cette année à sa 5ème édition.

La Maison des Têtes Noires

A cette occasion, une centaine de bâtiments et de monuments sont non seulement illuminés mais aussi animés. Une opportunité d’oublier, pendant quelques soirées la grisaille de l’automne et de voir Riga sous un aspect différent. Je recommande le « show » de la façade de l’Opéra qui, si c’est comme les années passées, est toujours spectaculaire.

L'Opéra

Les animations ont lieu :
    # Le 15 Novembre de 21H à 23H
    # Les 16, 17 et 18 Novembre, de 19H à 23H.

NB : Le lundi 18 Novembre est en Lettonie un jour particulier puisque c’est une fête nationale, commémorant la déclaration d’indépendance du 18 Novembre 1918, il y a donc cette année 95 ans.

La nouvelle Bibliothèque Nationale


Pour plus d’informations (en Anglais) et une carte des événements : http://www.staroriga.lv/013/en






jeudi 14 novembre 2013

L’accord UE – Ukraine a-t-il encore un avenir ?



Hier, 13 Novembre 2013, lors de ce qui était considéré comme la dernière chance pour l’Ukraine de signer les 28-29 Novembre à Vilnius un accord d’association avec l’Union Européenne, le Parlement ukrainien s’est séparé sans statuer notamment sur le sort de l’ancien Premier Ministre Ioulia Tymochenko.

Rendant compte de leur 26ème mission devant le Parlement Européen (PE), l’ancien Président polonais Aleksander Kwasniewski et l’ancien Président du PE Pat Cox ont vu celle-ci prolongée jusqu’au 19 Novembre. En effet, à cette date la Rada (Parlement ukrainien) se réunira à nouveau pour étudier la possibilité pour Ioulia Tymochenko d’aller se faire soigner en Allemagne. Le Président Kwasniewski a prévenu que, cette fois, ce serait la dernière chance de résoudre le problème. On rappellera que le règlement du cas Tymochenko est un préalable à la signature de l’Accord d’Association (Voir http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2013/11/ukraine-ue-bientot-la-fin-du-suspense.html)

Pat Cox et Aleksander Kwasniewski

Bien qu’il soit officiellement devenu un chaud partisan de cet accord, le Président ukrainien Viktor Ianoukovytch est accusé par son opposition de ne pas vouloir le signer. Il a été également très sévèrement critiqué pour un voyage qu’il a effectué le 9 Novembre à Moscou pour des entretiens avec son homologue Vladimir Poutine dont rien n’a filtré. Rappelons là aussi que Poutine a menacé l’Ukraine de représailles économiques si elle ne rejoignait pas l’Union Douanière constituée de la Russie, du Bélarus et du Kazakhstan.

Dernier avatar en date qui semblerait indiquer que la signature de l’accord n’est pas pour tout de suite : les députés du Parti (présidentiel) des Régions et les entrepreneurs ont demandé mardi 12 Novembre soir que la signature de l’accord d’association soit reportée d’un an, afin de « mieux préparer l’industrie ukrainienne aux exigences européennes ». 
 
Vitali Klitschko

Viktor Ianoukovitch préfère-t-il renoncer à l'accord d'association plutôt que de libérer IouliaTymochenko, son ex-rivale à la présidentielle de 2010 ? Le fait que celui qui est désormais son plus dangereux rival, le boxeur Vitali Klitschko voit sa candidature à la présidentielle de Mars 2015 menacée par un texte de loi voté opportunément fin Octobre, pourrait indiquer que l’actuel Président ukrainien veuille à tout prix rester en place !