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lundi 26 mars 2012

Voyage, conférence, absence

Je pars ce mercredi 28 Mars pour huit jours. Je vais retrouver la Lettonie et surtout la Lituanie, et revoir le Bélarus où je ne suis allé qu’une seule fois.

La raison principale de ce voyage est d’effectuer une reconnaissance du voyage que j’organise, du 20 au 26 Juin, pour ma Promotion de Saint-Cyr (Général de Gaulle, 1970-72, voir insigne ci-dessus), à l’occasion du bicentenaire de la campagne de Russie. 40 participants à travers trois Etats dont le Bélarus, ça ne s’improvise pas ! Je ferai une partie de cette reconnaissance (à Kaunas) avec les responsables du 10e Escadron de Chasseurs à Cheval de la Garde Impériale, association de reconstitution qui participera le 23 Juin à la reconstitution du franchissement du Niémen.  
10e Escadron de Chasseurs à cheval de la Garde Impériale

J’en profite, car je ne sais rien refuser à sa Présidente, pour faire une conférence le 2 Avril à 18H au Centre Robert-Schuman de Kaunas. Sujet : « Louis XVIII, un SDF royal en Courlande » !

Parmi les rencontres programmées au cours de ce voyage, je soulignerai, dans l’ordre chronologique,  le Directeur de l’Institut Français de Lettonie, Madame l’Ambassadeur de France en Lituanie, le Maire de Kaunas. Le Maire de Kaunas me remettra à cette occasion le Santakos garbės ženklas (ci-dessous), la plus haute décoration de la ville de Kaunas, qui m’a été attribuée le 1er Mars 2012 (http://www.kaunas.lt/index.php?3289534492)

Outre cette remise de décoration, le moment fort de cette reconnaissance sera vraisemblablement les deux jours passés au Bélarus. J’étais déjà allé à Minsk en Avril 2008. Il sera intéressant de comparer et de voir si certaines choses ont changé. J’irai également sur la Bérézina (tout au moins à Borisov) où la neige et des températures de l’ordre de – 5° C m’attendent : choc des cultures et choc thermique !

A noter que je voyage sur airBaltic. J’arrive par Riga et je repars par Vilnius. J’aurais pu voler sur Ryanair, qui doit être la seule compagnie à proposer un vol direct Paris – Vilnius. Mais, outre que les vols de Ryanair ne sont pas quotidiens, en fait de Paris l’aéroport d’arrivée est Beauvais et les horaires ne sont guère pratiques (l’arrivée à Beauvais à 20H10 implique une nuitée à Paris pour un provincial). Et quand je vois la liste des suppléments incontournables ajoutés au prix d’appel, le total n’est plus très attrayant.  

dimanche 25 mars 2012

De tout un peu : Lituanie, Lettonie, Bélarus


J’utilise de temps en temps ce subterfuge (« De tout un peu ») quand l’actualité est bousculée et que je n’ai pas le temps de tout traiter en détail.

Le 21 Mars 1921, Palanga redevient lituanienne. Peu de gens savent que Palanga, qui fut au cours des siècles la seule fenêtre de la Lituanie sur la Baltique, a été « lettone » pendant 102 ans. Après le 3ème partage de la Pologne-Lituanie, Palanga (tout comme une grande partie du district de Telšiai) a été rattachée au duché de Courlande, partie intégrante de l’empire russe, en 1819. Au retour à l'indépendance, la ville a donc été tout naturellement lettone et il y avait une garnison de l'armée lettone. Mais comme la région était peuplée majoritairement de Lituaniens et que ça entraînait des tensions entre les deux Etats, une commission d'arbitrage internationale a décidé, le 21 Mars 1921, le retour de Palanga à la Lituanie.
Soldats lettons à la grotte de Lourdes, dans le parc du château de Palanga, en 1920
(photo publiée par  "Lietuva senose fotografijose")
 
Pendant la même période de l’après Traité de Brest-Litovsk (3 Mars 1918), la République Populaire Biélorusse (Белару́ская Наро́дная Рэспу́бліка) a été proclamée le 25 Mars 1918. Au départ occupée par les Allemands, n’ayant ni constitution, ni forces armées, ni frontières bien définies, elle eut une existence éphémère, se heurtant rapidement à la République socialiste soviétique lituano-biélorusse (ou Litbel) créée le 27 Février 1919. Mais le Conseil de la République Populaire Biélorusse en exil existe toujours, est présidé par Ivonka Survilla, en résidence au Canada, et s’oppose à la politique de Lukashenka. Son drapeau est le (vrai) drapeau historique biélorusse, blanc-rouge-blanc, synonyme aujourd’hui de 2 ans de prison pour Serge Kovalenko qui l’avait accroché au faîte du sapin de Noël de Vitebsk ! 

Pour les Estoniens, Lettons et Lituaniens, ce jour est également l’anniversaire tragique de la  gigantesque rafle du 25 Mars 1949 d’environ 90 000 personnes, opérée par les forces d’occupation soviétiques. Baptisée « Opération Priboï » (ressac), la rafle a mobilisé 75 000 membres des forces de sécurité soviétiques. 42 000 Lettons (2,4 % de la population), 20 000 Estoniens et 26 000 Lituaniens, accusés d’être des « koulaks » (riches paysans) ont été envoyé à des milliers de kilomètres de chez eux. C’était la deuxième déportation subie par les Baltes, après celle des 14-18 Juin 1941.     



samedi 24 mars 2012

Paul 1er de Russie et Louis XVIII


Paul 1er de Russie (Павел I Петрович, Pavel I Petrovitch), né le 1er Octobre 1754, assassiné le 23 Mars 1801, n’a été empereur de Russie  que pendant 5 ans, de 1796 à sa mort. Il était le fils de l’impératrice Catherine II, mais peut-être pas de son père le Tsar Pierre III, mais plutôt du comte Sergueï Saltykov, le premier d’une longue lignée d’amants de Catherine. Eloigné de sa mère, il est élevé par le comte Nikita Ivanovitch Panine.
Paul 1er 

Paul Petrovitch est marié en 1773 à Wilhelmine-Louise de Hesse-Darmstadt (Natalia Alexeïevna), puis en 1776 à Sophie-Dorothée Augusta Luisa von Württemberg (Maria Feodorovna) qui lui donnera 10 enfants.  Mais l’impératrice Catherine II le considère comme étant incapable de gouverner et, apparemment, prépare sa succession au profit de son premier petit-fils, Alexandre Pavlovitch, le futur Tsar Alexandre 1er. Catherine II meurt le 17 Novembre 1796, sans avoir mis son projet à exécution.

Animé d’une profonde rancune contre sa mère, ses favoris et ses conseillers, le nouveau Tsar Paul 1er va systématiquement prendre le contre-pied des décisions de celle-ci.

C’est ainsi qu’il va accueillir en 1797 le comte de Provence qui, depuis la mort du jeune Louis XVII à la prison du Temple, s’est autoproclamé Roi de France Louis XVIII et qui depuis sa fuite de Paris en 1791 erre de Cour en Cour, sorte de SDF royal.  
Louis XVIII

Paul 1er envoie 100 000 roubles à Louis pour régler ses dettes, lui fixe une rente annuelle de 200 000 roubles, lui propose le château de Mitau (aujourd’hui Jelgava) pour l’héberger, prenant à sa charge les frais d’entretien de 100 hommes de garde et exige qu’il prenne le titre de Roi de France (alors que sa mère Catherine II répugnait même à lui donner le titre de Régent).
Le château de Mitau / Jelgava

Pour renforcer la cohésion familiale, Louis organise dans une des salles du château de Mitau le mariage de son neveu le duc d’Angoulême, fils aîné de son frère le duc d’Artois, avec sa nièce Marie-Thérèse, fille orpheline de Louis XVI et de Marie-Antoinette.

Mais, à partir de 1800, Paul 1er commence à changer d’avis. Il s’enthousiasme pour les victoires de Bonaparte et retire même les troupes russes de la deuxième coalition. L’apparition inopinée d’un émissaire de Louis XVIII à la Cour de Saint-Pétersbourg, le comte de Caraman, va mettre le feu aux poudres. Début Janvier 1801, Louis reçoit l’ordre, adressé à Monsieur Louis XVIII, de quitter immédiatement la Russie.

Le 22 Janvier 1801, Louis XVIII et son très proche entourage prennent la route de Memel (Klaipėda) au plus froid de l’hiver. Le périple se transforma en galère dans la mesure où Paul 1er avait expressément ordonné qu’aucune propriété entre Mitau (Jelgava) et Polangen (Palanga) n’accueille de Français. Louis s’installa finalement à Varsovie de Mars 1801 à Juillet 1804.

Louis XVIII et sa nièce Marie-Thérèse dans les neiges de Courlande

Paul 1er, lui, avait décidé de limiter les pouvoirs de la noblesse. Il rétablit même les châtiments corporels pour les nobles et les rappelle au service actif dans l’armée. Une conspiration est organisée, notamment par les comtes Pahlen et Panine. Dans la nuit du 23 Mars 1801, un groupe d’officiers menés par le Général Bennigsen (qui deviendra par la suite gouverneur de Lituanie de 1801 à 1805) assassine le Tsar, bien qu’au départ ce n’était peut-être pas prévu. Son fils, qui était au courant du complot devient le Tsar Alexandre 1er.  

Alexandre 1er 

Heure d’été : tu avances ou tu recules ?


Le problème n’est pas de savoir si c’est bon ou mauvais pour la planète ou pour qui que ce soit. Le sempiternel problème en France est que les opposants actuels au changement d’heure se retrouveraient opposants au non-changement si celui-ci était décidé. Car en France, on est « pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour » (Pierre Dac).

Le problème est pratique et consiste à savoir dans quel sens bouger l’heure : retarder ou avancer ? That is the question ! Une seule chose à retenir : dans la nuit de ce samedi 24 Mars au dimanche 25 Mars, en France, à 2H du matin il sera 3H.

Un truc que j’utilise (mais vous faites ce que vous voulez, je ne suis pas là pour vous dicter votre comportement). Avant de me coucher ce soir, je mets mes pendules et autres montres (sans oublier le téléphone portable) à l’heure d’été et on n’en parle plus ! C’est la méthode que j’emploie quand je prends l’avion et qu’il y a un décalage horaire : je mets ma montre à l’heure d’arrivée dès que je m’assois dans le dit-avion. Ça évite d’avoir des sketches grotesques, récurrents avec les touristes qui se demandent toujours, leur montre restant à l’heure française, s’il faut avancer ou reculer !  

Les dates de changement d’heure étant harmonisées depuis 1998 au sein de l’Union Européenne, tout les Etats passeront à l’heure d’été en même temps, en tenant compte donc du décalage horaire. Par exemple, à Riga et à Vilnius (et à Tallinn), à 3H locale il sera 4H puisque ces Etats sont en avance d’une heure sur la France. Par contre, à Londres, à 1H il sera 2H.

En fait, c’est toute l’Europe, sauf l’Islande, le Bélarus et la Russie, qui passe à l’heure d’été. La Russie et le Bélarus ont décidé de rester à l’heure d’été en Octobre dernier, le Président Medvedev ayant eu pitié « des pauvres vaches – et {des} autres animaux – qui ne comprennent pas les changements d’horaires et ne comprennent pas pourquoi on vient les traire à une heure différente». Le Bélarus, ce samedi, est en avance de deux heures par rapport à la France. Qu’en sera-t-il demain dimanche ? A priori, il n’y aura plus qu’une heure d’avance par rapport à la France. Ça m’intéresse au plus haut point puisque je serai à Minsk le week-end prochain.   

Le passage à l’heure d’hiver aura lieu le 28 Octobre 2012 où, à 3H du matin, il sera de nouveau 2H. Il n’est pas impossible qu’à cette date-là je sois en Ukraine, ce qui devrait ajouter du piment à l’affaire…… Encore que l’Ukraine, qui avait initialement décidé de ne pas passer à l’heure d’hiver est revenu sur sa décision, et s’est remis au rythme européen et est donc actuellement à la même heure que les Etats baltes.


lundi 19 mars 2012

La photo du jour : prix des carburants


Il est des seuils psychologiques qui peuvent faire changer les comportements, tout au moins pendant un temps.

En Lituanie, c’est apparemment le litre d’essence sans plomb 95 à 5 Litas qui serait une barrière. Ci-dessous, une photo d’une station Orlen à Kaunas vendredi dernier. NB : 5 Litas = 1,448 €, ça peut faire rêver certains en France.


En Lettonie, c’est la barrière de 1 Lats (= 1,434 €) qui a été franchie le 14 Mars. Le SP 95 est aujourd’hui à 1,019 LVL chez Statoil, mais peut être plus cher ailleurs. 


  

dimanche 18 mars 2012

Silence et manifestations

Si vous voulez savoir ce qui se passe à l’est de la Porte de Bagnolet (ou, à la rigueur, de la Porte de Brandebourg), inutile de lire la presse française. Ce matin, entre la campagne électorale des Présidentielles et le Grand Chelem du Pays de Galles en rugby (en passant ainsi pudiquement sur la défaite de la France), point de place apparemment.  

Ainsi, il a fallu attendre deux jours avant que « Le Figaro » ne mette un flash sur l’exécution au Bélarus des deux jeunes, Uladzislau Kavaliou et Zmitser Kanavalau,  accusés d’avoir perpétré un attentat dans le métro de Minsk le 21 Avril 2011. C’est mieux que « Le Monde » qui n’en parle pas du tout ! Le Bélarus est le dernier Etat en Europe où non seulement la peine de mort n’est pas abolie, mais où il n’existe pas, contrairement à la Russie, de moratoire. En outre, l’accusation n’a jamais été en mesure de prouver leur culpabilité ; celle-ci est même mise en doute par les parents des victimes ! Sont-ce les morts de trop pour Lukashenka, qui risquent de faire descendre son peuple dans la rue ? Assurément, ce ne doit pas être assez important pour que la presse française en parle.

Le deuxième événement que les médias français auraient pu évoquer, c’est la manifestation de 3 000 à 3 500 Lituaniens de nationalité polonaise et de Polonais dans Vilnius. Epiphénomène qui remonte à ……1385 ! Cette fois, le point de friction est l’obligation pour les jeunes Lituaniens de nationalité polonaise d’étudier plus de matières (histoire et géographie) en lituanien. Malencontreux hasard (?), cette manifestation a été programmée le jour anniversaire de l’ultimatum polonais du 17 Mars 1938 exigeant que la Lituanie reprenne les relations diplomatiques, en dépit de l’occupation de la partie est de la Lituanie depuis 1920. Vraiment malencontreux quand on sait que la loi a été votée le 1er Septembre 2011……

Par contre, ce dont les médias français ont parlé, en reprenant la propagande mensongère de Moscou, c’est la marche annuelle controversée des légionnaires lettons, commémorant les Lettons qui ont combattus dans la Waffen SS contre l’armée rouge, le jour de la bataille de Volhova (16 Mars 1944). Propagande, quand on peut lire par exemple « Une parade de Waffen SS en Lettonie » ! « Oubliant » de préciser au passage que la Russie soviétique a été l’alliée de l’Allemagne nazie du 23 Août 1939 au 22 Juin 1941, et pas uniquement sur le papier. Et que les Lettons combattaient d’abord pour la libération de leur pays  soumis aux exactions soviétiques (par exemple, la Lettonie a eu son Katyn ; qui en parle ?). Voir http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2010/08/les-trois-occupations-de-la-lettonie-la_14.html  

Enfin, parmi les sujets qui auraient pu être évoqués, il y avait eu l’annonce, le 27 Février que deux suspects, arrêtés à Odessa plusieurs semaines avant, se préparaient à tuer Poutine à l’aide d’une bombe. 27 Février, donc quelques jours avant l’élection présidentielle russe, une coïncidence pour le moins opportune. Ce 14 Mars, les autorités ukrainiennes ont discrètement déclaré qu’elles n’avaient pas de charges contre les suspects…… Excellente opération de relations publiques de la part des Russes !!

dimanche 11 mars 2012

11 Mars 1991 : Acte de rétablissement de l’Etat lituanien


Certains datent – arbitrairement – le retour à l’indépendance de la Lituanie de la fin Août 1991, après l’échec de l’étrange putsch de Moscou des 19 – 21 Août. A la rigueur, ce pourrait être du 6 Septembre 1991, lorsque l’Union soviétique a reconnu l’indépendance (et non pas le retour à l’indépendance) de la Lituanie, le 6 Septembre 1991. Mais est-ce à la puissance occupante, depuis 50 ans, de dire le droit ?

A la vérité, les élections au Soviet suprême de Lituanie du 24 Février 1990, les premières qui aient été pluralistes en Union soviétique, avaient amené au Parlement 96 députés de Sajūdis (mouvement unifiant les partisans d’une Lituanie indépendante) sur 141.
A gauche, Vytautas Landsbergis, au centre Algirdas Brazauskas

C’est donc légalement, conformément à la Constitution soviétique, que le Soviet suprême, devenu Conseil Suprême de la République de Lituanie, adopta, le 11 Mars 1990, à 22H44, l’Acte de rétablissement de l’Etat lituanien, marquant la continuité avec l’Etat lituanien né de la déclaration d’indépendance du 16 Février 1918.

Traduction :
« Acte concernant le Rétablissement de l'État lituanien
Le Conseil Suprême de la République de Lituanie, représentant la volonté de la nation, décrète et proclame solennellement que les pouvoirs souverains de l'État de Lituanie, abolis par les forces étrangères en 1940, sont rétablis, et que désormais la Lituanie est à nouveau un État indépendant.
L'Acte d'indépendance du 16 février 1918 du Conseil de Lituanie et le décret de l'Assemblée constituante du 15 mai 1920 sur la restauration de l'État démocratique de Lituanie n'ont jamais perdu leur effet juridique et comprennent la fondation constitutionnelle de l'État de la Lituanie.
Le territoire de la Lituanie est un et indivisible et la constitution d'aucun autre État n'est valide à l'intérieur de ses frontières.
L'État de Lituanie insiste sur son adhésion aux principes universellement reconnus de droit international, il reconnaît le principe d'inviolabilité de frontières comme formulé dans l'Acte final de la Conférence sur la sécurité et la Coopération en Europe tenue à Helsinki en 1975, et il garantit les droits humains, civils et ethniques des communautés.
Le Conseil Suprême de la République de Lituanie, en proclamant son pouvoir souverain, commence par le présent acte à mettre en œuvre la souveraineté complète de l'État. »

124 députés votèrent pour l’acte de rétablissement (donc y compris les députés du Parti communiste lituanien, qui avait déclaré sa scission avec Moscou), 6 s’abstinrent, aucun ne vota contre (mais où étaient les 11 manquant ?......). Juridiquement, c’est la Constitution du 12 Mai 1938 qui redevenait légale.

Le « bon » M. Gorbatchev exigea que la souveraineté de l’U.R.S.S. soit rétablie sur tout le territoire. A partir du 13 Mars 1990, il fit imposer des sanctions politiques et sociales et, d’Avril à Juin 1990, un blocus économique. L’agression soviétique atteint son paroxysme le 13 Janvier 1991, lorsque les OMON attaquèrent la tour de télévision de Vilnius, faisant 14 morts et au moins 600 blessés, ce qui déclencha l’indignation du monde libre. Le Président de la Russie, Boris Eltsine, condamne l’attaque et reconnaît la souveraineté des Etats baltes. C’est le début de la fin pour l’U.R.S.S..
La foule des Lituaniens protégeant le Seimas à Vilnius

C’est un euphémisme de dire que la réaction de la France officielle à ces événements a été ambiguë. Le Président François Mitterrand note dans son journal, à la date du 11 Mars 1990 : « Les Lituaniens vont tout détruire. Ils n’ont presque jamais été libres. {…}. Ces gens sont à plaindre. Je comprendrais si Gorbatchev utilisait la force ». Quant à son Ministre des Affaires étrangères, Roland Dumas, il montrait les limites de sa culture (ou de ses fiches) sur la Lituanie en déclarant le 13 Janvier 1991 : « Après tout, les Baltes n’ont été indépendants que pendant vingt ans »…… Mindaugas, Gediminas, Vytautas, etc.…… ont dû se retourner dans leur tombe !
Švęskime Laisvę



     

vendredi 9 mars 2012

La Société historique et littéraire polonaise de Paris


L’échec de l’insurrection nationale polonaise, de Novembre 1830 à Septembre 1831, contre l’occupation russe, entraîna la « Grande Emigration ». Des milliers de fugitifs, notamment intellectuels et militaires, fuirent la vengeance russe en se réfugiant dans divers pays d’Europe, et particulièrement en France. Le Général La Fayette n’avait-il pas dit, le 10 Septembre 1831, après la chute de Varsovie, « Toute la France est polonaise ! » ?

En 1832, un groupe de patriotes crée la Société Littéraire Polonaise. Leur objectif est de servir la Nation en sauvegardant tous les documents concernant l’histoire et la culture polonaises.

En 1838, sous l’égide de cette société, naît la Bibliothèque Polonaise de Paris (BPP).
Le prince Adam Jerzy Czartoryski 

Le 6 Février 1854, l’association devient la Société Historique et Littéraire Polonaise (SHLP), dont le Président est le prince Adam Jerzy Czartoryski et le vice-président Adam Mickiewicz. Grâce à un ensemble de dons et de legs, la SHLP peut acquérir un ancien hôtel particulier du XVIIe siècle, situé sur l’île Saint-Louis, au 6 quai d’Orléans, qui est encore son siège actuel. Au cours des années, on a pu compter parmi ses membres d’éminentes personnalités telles que le Général La Fayette, Frédéric Chopin, Czeslaw Milosz, Andrzej Wajda, André Gide, Marie Curie, etc……

Le 6 quai d’Orléans

On se rappellera que, sur la même île Saint-Louis, l’Hôtel Lambert, qui appartenait à la famille Czartoryski, est devenu à la même époque le centre politique de la communauté polonaise émigrée.

Aujourd’hui la SHLP/BPP continue à assurer la présence intellectuelle et culturelle polonaise à Paris. Elle abrite une riche collection de livres et d’archives uniques, ainsi que plusieurs musées. Elle propose tout au long de l’année des expositions temporaires, des concerts, des conférences et des colloques. On peut par exemple voir jusqu’au 30 Mars une exposition sur le Prince Adam Jerzy Czartoryski à l’occasion du 150ème anniversaire de sa mort.
Le Général comte Ludwik Michał Pac

Travaillant actuellement sur le Général comte Ludwik Michał Pac, je me suis déjà rendu par deux fois à la Bibliothèque Polonaise, où c’est un euphémisme de dire que j’ai reçu un excellent accueil. 




jeudi 8 mars 2012

Ukraine : les frères Klitschko


L’aîné, Vitali, 2,00 m, est né le 19 Juillet 1971 à Belovodsk au Kirghizstan. Le cadet, Wladimir, est né le 25 Mars 1976 à Semipalatinsk au Kazakhstan. Leur père était colonel dans l’armée de l’air soviétique. Ils sont tous les deux Ukrainiens et champions du monde de boxe en catégorie poids lourds, tous les deux docteurs en science sportive. Ils ont du promettre à leur mère qu’ils ne s’affronteront jamais sur un ring. Heureusement, il y a quatre fédérations internationales différentes de boxe anglaise, ce qui leur permet de se partager les titres.

Ainsi Vitali (surnommé « Ironfist » = poing de fer) est depuis 2008 champion du monde WBC depuis 2008. Il a disputé 46 combats professionnels, il en a gagné 44 dont 40 par KO.

Wladimir (Steelhammer = marteau d’acier), lui, est champion du monde WBA (depuis 2011), IBF (depuis 2006) et WBO (depuis 2008).Il a disputé 60 combats professionnels, en a gagné 57 dont 50 par KO. Sa dernière « victime » est le Français Jean-Marc Mormeck, battu par arrêt de l’arbitre au 4e round (il était déjà allé deux fois au tapis……)

(Décodage: WBC = World Boxing Council. WBA = World Boxing Association. IBF = International Boxing Federation. WBO = World Boxing Organization)

Ce qui les distingue le plus, c’est que le grand frère, Vitali, s’est lancé en politique il y a déjà quelques temps et vient de créer le Parti UDAR (punch). Le 28 Février, Vitali Klitschko a annoncé que son parti participerait aux élections législatives du 28 Octobre 2012 (où il a de bonnes chances de dépasser la barre des 5 % nécessaire pour avoir des députés) et aux élections municipales de Kyiv. Là, d’après un sondage du 10 Février, il mène la course avec 26,1 %, devant le Maire sortant, Oleksandr Popov, 23,6 %.
 Vitali Klitschko

Les pugilats ne sont pas rares à la Rada (Parlement ukrainien). Gageons que plus d’un député hésitera avant de s’attaquer à Dr Ironfist !   

lundi 5 mars 2012

On the road again……


Je repars ce matin pour deux jours à Paris. Parmi les activités que je vais avoir, je mettrai en exergue :

      # Une matinée à la Bibliothèque Polonaise de Paris (http://www.bibliotheque-polonaise-paris-shlp.fr/), afin de travailler sur le comte (lituanien) Liudvikas Mykolas Pacas (ci-dessous), entre autres général de Napoléon de 1808 à 1814. Je suis en train d’écrire un article sur ce général (né à Strasbourg) pour « Les Cahiers Lituaniens ». Et on peut dire que ça commence fort puisque, suivant les sources, sa date de naissance varie de …… deux ans !


      # Un après-midi au château de Versailles pour visiter l’exposition « Les guerres de Napoléon », présentant Louis François Lejeune (1775-1848), à la fois général de brigade et peintre aux armées !  


Retour mercredi matin pour un post, dans la journée ou après (suivant l'actualité et mon actualité), sur les frères ukrainiens Vitali et Wladimir Klitschko







dimanche 4 mars 2012

Kaziuko mugė (suite)


Quelques photos de Kaziuko mugė à Vilnius, prises par Véronique Chaize, Présidente de « Solidarité Enfants de Lituanie », qui avait le plaisir de passer par là ce week-end.

On remarquera les « verbos », palmes tressées de fleurs séchées, que l’on ira faire bénir à l’église le jour des Rameaux.

Je rappelle que l’invité d’honneur de la foire cette année est la Žemaitija, partie nord-ouest de la Lituanie, qui a gardé des traditions spécifiques et un parler qui l’est tout autant. Le symbole sur ses armoiries est un ours.  






samedi 3 mars 2012

Demain, élection présidentielle en Russie


Ce n’est pas un scoop : à moins d’avoir été en hibernation depuis … l’hiver dernier, vous savez  que demain se déroule l’élection présidentielle en Fédération de Russie, qui verra la réélection de Vladimir Poutine, déjà Président de 2000 à 2008 et Premier Ministre omnipotent (du bas latin omnipotentia, composé de omnis = tout et potentia = puissance).

Tout au moins pour la forme, on rappellera qu’il y a cinq candidats (les chiffres sont ceux du sondage effectué le 24 Février 2012 par le Centre Levada (indépendant) :

Vladlimir Vladimirovitch Poutine, né en 1952, qu’on ne présente plus. Crédité de 66 % des intentions de vote.

Guennadi Andreïevitch Ziouganov, né en 1944, communiste pur et dur, candidat pour la quatrième fois. Crédité de 15 %.

Vladimir Volfovitch Jirinovski, né en 1946, populisme, ultranationaliste, xénophobe, etc.…. candidat pour la cinquième fois. Crédité de 8 %.

Mikhaïl Dmitrievitch Prokhorov, né en 1965, milliardaire (autrement dit oligarque), propriétaire de l’équipe de basket des New Jersey Nets. On estime généralement qu’il est une marionnette du Kremlin. Crédité de 6 %.

Sergueï Mikhailovitch Mironov, chef du Parti Russie Juste fondé en 2006 pour récolter les voix du centre gauche au profit de Poutine. Crédité de 5 %.

On rappellera également que le mandat présidentiel est désormais passé de 4 à 6 ans.

La seule incertitude, ce sera après l’élection : quelle sera l’attitude du Président élu vis-à-vis de la contestation ? Une répression à la Loukachenka ou la prise en compte d’une partie des revendications de la classe moyenne ? A suivre……