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lundi 30 août 2010

Les transports en commun de Riga





Avec les embouteillages aux heures de pointe et les difficultés de stationnement en centre ville, je suis un fan des transports en commun pour me déplacer dans Riga. D’autant que, notamment par rapport à Vilnius, et alors que j’habite le même style de quartier « classe moyenne » à l’écart du centre, le réseau me semble plus développé et surtout les matériels roulants sont dans l’ensemble bien plus modernes.

Les transports en commun de Riga sont gérés par la SIA Rīgas Satiksme, créée le 20 Février 2003 et qui regroupe depuis Janvier 2005 tous les transports en commun de Riga (à l’exception des mikroautobuss) et 3 680 places de parking.

Il y a à Riga 55 lignes de bus, desservies par 478 autobus, 20 lignes de trolleybus (346 trolley) et 9 lignes de tramway (252 rames). En Juillet, 9 284 003 passagers ont été transportes, soit 6,5 % de moins qu’en Juin, ce qui prouve que les habitants de Riga sont arrivés à prendre des vacances. Pendant la même période, les véhicules de transport en commun ont parcouru 4 415 777 kilomètres.

Le système de paiement le plus répandu est aujourd’hui le e-talons, billet électronique que l’on peut notamment acheter dans les distributeurs de tickets de Rīgas Satiksme ou dans les kiosques. Il existe une multitude de possibilités, depuis l’e-talons mensuel, nominatif ou non, l’e-talons pour une certaine durée (généralement 24 heures ou 5 jours), ou l’e-talons pour un certain nombre de voyages. Des tickets papier pour un voyage unique peuvent être encore achetés auprès du conducteur, mais ils ne sont valables que dans le bus/trolley/tramway où vous êtes à l’instant T et l’appoint doit être (en principe) fait. En outre, des tickets doivent être achetés auprès du conducteur si vous avez une grosse valise ou un animal. Plus de détails :

http://www.rigassatiksme.lv/?sadala=802

A titre de comparaison, un ticket papier pour un voyage acheté dans le bus/trolleybus/tramway vous coûte 0,70 Ls (1 €) alors qu’un voyage avec un e-talons valable pour 20 voyages vous revient à 0,45 Ls (0,64 €).

Les contrôles des billets sont fréquents et semblent être assez performants dans la mesure où les contrôleurs arrêtent le véhicule entre deux stations. La tactique consistant à regarder à chaque station s’il y a des contrôleurs et à débarquer subrepticement le cas échéant, très populaire à Vilnius, n’est donc pas ici utilisable !

Les informations chiffrées ont été recueillies ce jour sur le site http://www.rigassatiksme.lv/

Sur ce, je me sauve pour aller prendre le trolleybus 23 ……

samedi 28 août 2010

Dernier week-end de l’été: photos anciennes de Palanga






C’est le dernier week-end de l’été. Quand j’étais en Lituanie, je le passais quasi traditionnellement à Palanga, LA station balnéaire lituanienne. Ça m’a donné l’idée de vous signaler ce (comment dit-on en langage geek ?) mur où sont postées plusieurs fois par jour des photos anciennes de Lituanie :

http://www.facebook.com/pages/Lietuva-senose-fotografijose/221806776975

On y retrouve évidemment la jetée de Palanga mais qui, tempêtes obligent, a dû être reconstruite plusieurs fois depuis.

Mais surtout, on y voit des photos datant de 1905 – 1907 montrant la frontière entre l’Empire allemand et l’Empire russe, frontière qui passait à mi-chemin entre Memel (Klaipėda) et Polangen (Palanga). A noter que le bourg de Palanga appartenait alors, depuis 1795, au Gouvernement de Courlande (Курляндская губерния), dont la capitale était Mitau, actuelle Jelgava en Lettonie. Il fut occupé à partir du 23 Mars 1915 par les Allemands et, à la fin de la guerre, il fut logiquement rattaché à la Lettonie de 1919 à 1921. Mais, peuplé majoritairement de Lituaniens, il sera rattaché à la Lituanie le 21 Mars 1921 après un arbitrage international.

Enfin, dernier clin d’œil, puisque la rentrée des classes a lieu systématiquement ici le 1er septembre, une dernière photo de lycéens, toujours en 1905 – 1907 (il semblerait d’ailleurs que ce soit déjà l’hiver), dans le parc du château des Tiškevičius. C’est effectivement la famille Tiškevičius qui a développé les lieux, après que Mykolas ait acheté le village en 1824, pour en faire une station balnéaire notamment avec le comte Feliksas Tiškevičius. Certes, je vous parle d’un temps où il n’y avait ni télé, ni internet, ni téléphone portable, et où il fallait bien s’occuper. Mais je suis prêt à parier que les dits-lycéens n’étaient pas moins instruits et surtout moins éduqués qu’aujourd’hui.

vendredi 27 août 2010

Une statue de Napoléon 1er à Varsovie ?




A Varsovie, sur la place des rebelles (?), il existait jusqu'à la deuxième guerre mondiale une statue de l’Empereur Napoléon 1er, qui avait été érigée à l’occasion du centenaire de sa mort, le 5 Mai 1921. En outre, la place à l’époque portait le nom de l’Empereur.

D’après l’agence de presse PAP, il est envisagé de reconstruire la statue.

La Pologne avait été rayée de la carte de l’Europe à l’issue de trois partages successifs : 1772, 1793, 1795. Aux termes du Traité de Tilsit (7 Juillet 1807), il avait été créé un Duché de Varsovie, Napoléon 1er ne voulant pas utiliser le terme de Pologne pour ne pas déplaire à Alexandre 1er. Après la guerre de la cinquième coalition contre l’Autriche (1809), le Duché s’agrandira et comptera 4,3 millions d’habitants sur 155 000 km2 (cf. carte). Après la chute de l’Empereur, le partage est confirmé par le Traité de Vienne et la Pologne devra attendre Novembre 1918 pour recouvrer son indépendance.

On comprend donc aisément que la Pologne honore Napoléon 1er qui lui avait offert 6 ans de relative autonomie au milieu de 123 années d’occupation.

La situation a été sensiblement la même en Lituanie, victime des mêmes partages de la fin du XVIIIe siècle, et à qui Napoléon 1er redonne un espoir d’indépendance par la création, le 1er Juillet 1812, d’un Gouvernement provisoire du Grand-duché de Lituanie. Avec l’échec de la campagne de Russie, la Lituanie retournera dans le giron russe jusque, elle aussi, en 1918.

Etonnamment, lorsque a été signé le partenariat stratégique entre la France et la Lituanie, le 4 Septembre 2009 (vous savez, c’est quand les drapeaux lituaniens ont été accrochés à l’envers à l’Élysée), la partie lituanienne avait demandé que soit retirée toute allusion à une commémoration de la campagne de 1812. Peut-être les Lituaniens avaient-ils peur que la place Daukantas (devant le palais présidentiel de Vilnius) ne soit rebaptisée place Napoléon, comme ça avait été le cas en 1812 et en … 1915 (lors de l’occupation par les Allemands). A ce propos, il y avait encore en 1944, car des aviateurs de « Normandie-Niemen » ont été photographiés devant, une plaque sur le mur du palais présidentiel indiquant que l’Empereur Napoléon 1er y avait séjourné en Juin – Juillet 1812.

Alors, Napoléon 1er honoré à Varsovie mais persona non grata à Vilnius ?

jeudi 26 août 2010

Ça s’est passé dans mon quartier !



Mon quartier, du genre plutôt calme, a fait hier la une de l’actualité. Trois jeunes, revêtus de T-shirts d’un parti de gauche russophone, PCTVL ("Par cilvēka tiesībām vienotā Latvijā" = Pour les droits de l’homme dans une Lettonie unie »), ont tagué en plein jour 12 plaques de numéros d’immeubles dans la rue Djokhar Doudaïev (Džohara Dudajeva gatvē). La vidéo a été mise en ligne sur youtube.com :

http://www.tvnet.lv/zinas/latvija/343662-laundari_nokepajusi_maju_numurus_dzohara_dudajeva_gatve

Les plaques taguées ne sont apparemment pas nettoyables et devront être remplacées (Zut ! Mes charges vont augmenter !). Un responsable du PCTVL a décliné que le parti ait une quelconque responsabilité, précisant que de nombreux T-shirt avaient été distribués avant les cérémonies du 9 Mai (fin de la « Grande Guerre patriotique »).

Pour certains, notamment en France, l’événement peut être considéré comme anecdotique, mais il faut savoir qu’ici il n’est pas dans les mœurs (pas encore trop) de dégrader l’environnement urbain.

C’est toutefois une occasion de rappeler qui était Djokhar Doudaïev. Général soviétique d’origine tchétchène, il est en poste à Tartu (Estonie) en 1987, où il apprend l’estonien, signe tangible d’une certaine complaisance vis-à-vis du nationalisme estonien ! Plus sérieusement, il y refuse d’exécuter l’ordre de fermer la télévision et le Parlement estoniens. Il démissionne de l’armée en Mai 1990 et retourne à Grozny où il se lance en politique. Il devient en Octobre 1991 Président de la République de Tchétchénie après une élection contestée et déclare l’indépendance en Novembre 1991. Pour essayer de reprendre la main, les forces russes déclenchent la première guerre de Tchétchénie le 1er Décembre 1994. Djokhar Doudaïev est tué le 21 Avril 1996, apparemment par deux missiles guidés par laser alors qu'il utilisait un téléphone par satellite.

On comprend donc que Djokhar Doudaïev ne soit pas populaire auprès des organisations pro-russes. Le PCTVL avait d’ailleurs manifesté contre le baptême de la rue en 1996, après la mort du leader tchétchène. Mais la façon complaisante avec laquelle les T-shirts sont exhibés dans la video permet d’émettre effectivement quelques doutes sur l’implication du PCTVL. Alors, acte politique, et si oui de qui : adversaires russophones ou nationalistes ? Blague de potaches par temps pluvieux ? Difficile de dire aujourd’hui si la résolution de cet acte passionne mon quartier.